Tête de Voltaire par Huber

Lettre de René Pomeau à Andrew Brown

INSTITUT DE FRANCE
ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES

Sceaux, le 16 juillet 1997

Monsieur Andrew BROWN
4 Farndon Road
OXFORD, OX2 6RS
Grande Bretagne

 

Cher ami,

L’idée d’une Société internationale Voltaire me paraît excellente.

Je suis très sensible à "l’honneur" que vous me faites. Soyez assuré que je m’efforcerai de participer activement à cette Société internationale.

Votre projet m’a inspiré quelques réflexions dont je me permets de vous faire part.

Il s’agit bien, comme vous le précisez, d’établir une "coopération", un "réseau de communication", et non pas, bien entendu, de concurrencer les formations déjà existantes, telles que la Voltaire Society in America ou Voltaire à Ferney.

Il est évident que l’équipe Voltaire du Centre XVIIème et XVIIIème siècles de la Sorbonne conservera sa pleine indépendance et que le colloque annuel que vous prévoyez ne se confondra pas avec la journée Voltaire de l’équipe comme celle qui s’est tenue le 31 mai dernier.

"Voltaire international" pourra entretenir des relations avec des lieux de mémoire : l’Institut et Musée Voltaire des Délices, et aussi le château de Cirey où M. et Mme de Salignac-Fénelon nous accueillent si chaleureusement. Nous aurons sans doute à collaborer avec les institutions qui éventuellement s’installeront au château de Ferney quand il aura été vendu.

"Voltaire international" apportera enfin un soutien utile à des chercheurs dispersés à travers le vaste monde. Je pense, par exemple, à mon ancienne étudiante qui m’a rendu visite ces jours-ci : elle est associate professor à l’Université de Nagasaki et travaille à traduire Candide en japonais.

Notre amie Christiane Mervaud m’a appelé au téléphone, et nous nous sommes longuement entretenus du projet, sur lequel nous sommes pleinement d’accord. Je lui fais parvenir un double de la présenté lettre.

Il nous a paru qu’une réunion préparatoire pourrait se tenir à Paris (ou à Sceaux) dans la deuxième quinzaine d’octobre. Nous devons être prêts pour une échéance prochaine : la publication de la correspondance inédite en 1998. Alors on reparlera de Voltaire.

En attendant le plaisir de vous lire, je vous prie de recevoir, cher Andrew, pour vous-même et pour Ulla Kölving, l’assurance de mes sentiments bien fidèles.

[signature]

René POMEAU

 

[Reproduction de la première page]

[Reproduction de la deuxième page]

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